EN BREF
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Le programme Entrepreneuriat Quartiers 2030 avance à Tours avec l’inauguration de nouveaux dispositifs d’accompagnement pour les entrepreneurs issus des quartiers prioritaires. Les CitésLab, soutenus par plus de 160 chefs de projets, ont permis de repérer 60 000 entrepreneurs depuis leur création. Le nouveau Bus de l’Entrepreneuriat, qui a déjà ouvert 215 dossiers, facilite l’accès à l’accompagnement pour ceux qui ont des projets mais ne savent pas comment les réaliser. La ministre déléguée, Juliette Méadel, a également échangé avec des créateurs locaux, soulignant l’importance du soutien et de la collaboration entre les acteurs politiques et les entrepreneurs.
Dans le cadre du programme Entrepreneuriat Quartiers 2030, Tours se distingue par son engagement à accompagner les entrepreneurs issus des quartiers prioritaires. Ce programme vise à soutenir 100 000 entrepreneurs et se matérialise par plusieurs dispositifs, dont les CitésLab et le Bus de l’Entrepreneuriat, qui facilitent l’accès à des ressources et à un réseau d’accompagnement pour les porteurs de projets. Au travers de ces initiatives, Tours devient un véritable hub d’innovation et d’entrepreneuriat inclusif dans des zones souvent marginalisées.
Des dispositifs d’accompagnement adaptés
Le programme Entrepreneuriat Quartiers 2030 se concentre sur la mise en place de dispositifs d’accompagnement sur le terrain afin d’aider les habitants des quartiers prioritaires à concrétiser leurs idées d’entreprise. Parmi ces dispositifs, les CitésLab jouent un rôle clé. Se composant de plus de 160 chefs de projet répartis à travers la France, ces structures apportent une assistance précieuse aux porteurs de projet. Cela inclut l’orientation vers les réseaux d’accompagnement adéquats et des conseils personnalisés pour surmonter les obstacles à l’entrepreneuriat.
Depuis leur création en 2019, les CitésLab ont détecté près de 60 000 entrepreneurs, contribuant à dynamiser 974 quartiers prioritaires. Le QPV Bords de Loire à Tours fait récemment partie de cette liste, offrant ainsi de nouvelles opportunités à ses habitants. L’engagement de Bpifrance et des acteurs locaux est manifeste, car ils comprennent bien les défis auxquels ces entrepreneurs font face.
Les témoignages des acteurs locaux
Les paroles de Marie Bernardo, chef de projet CitésLab, illustrent les réalités du terrain. Elle a grandi dans ces quartiers et comprend parfaitement les difficultés d’accès aux ressources entrepreneuriales. Son parcours illustre l’importance des réseaux d’entraide. Elle souligne que de nombreuses personnes ont besoin d’être écoutées et de recevoir des conseils pratiques pour se lancer. Sa volonté de transmettre cette aide aux futurs entrepreneurs se ressent dans ses actions quotidiennes.
La dynamique entrepreneuriale est également soutenue par Hocine Hadjab, chargé de la politique de la ville à la DREETS du Centre-Val de Loire. Il constate qu’il existe une réelle culture d’entraide parmi les entrepreneurs des quartiers. Cependant, il souligne qu’il reste encore de nombreux freins psychologiques. « Il y a beaucoup d’autocensure dans les quartiers », partage-t-il. C’est pour ces raisons que le programme Entrepreneuriat Quartiers 2030 joue un rôle déterminant dans l’encouragement à passer de l’idée à la création d’entreprise.
Inauguration du Bus de l’Entrepreneuriat
Pour renforcer cet accompagnement, une récente inauguration à Tours a marqué un tournant. La ministre déléguée chargée de la Ville, Juliette Méadel, a inauguré un nouveau Bus de l’Entrepreneuriat en compagnie de divers partenaires et d’acteurs institutionnels. Ce bus, géré par le réseau d’accompagnement BGE Berry-Touraine, est conçu comme un outil d’aller-vers. Michaël Saccoman, le chef de projet ayant déjà ouvert 215 dossiers d’entrepreneurs en une année de tournée, explique que cela permet de rencontrer les habitants là où ils se trouvent et d’offrir des conseils sur mesure.
Le Bus de l’Entrepreneuriat s’est déjà rendu dans plusieurs quartiers prioritaires, offrant un accès simplifié aux opportunités entrepreneuriales. Avec 4 600 tournées organisées en quatre ans, il représente une porte d’entrée pour ceux qui souhaitent se lancer. Ces initiatives visent à briser la barrière de l’isolement souvent ressentie par les porteurs de projet dans ces quartiers.
Le modèle du Bus
Le modèle du bus repose sur une approche pragmatique. Les moyens de transport mobile permettent d’atteindre les populations qui peuvent se sentir exclues des circuits d’accompagnement traditionnels. Les retours d’expérience des passagers sont un indicateur fort de la pertinence de cette initiative. La proximité des services joue un rôle essentiel pour lever les doutes et renforcer la confiance des entrepreneurs potentiels.
Échanges entre entrepreneurs et politiques
L’inauguration du Bus de l’Entrepreneuriat a également été l’occasion d’échanges enrichissants entre les acteurs politiques et les entrepreneurs locaux. Des créateurs d’entreprises qui ont été soutenus par BGE Berry-Touraine ont pu partager leurs expériences ainsi que les défis qu’ils ont rencontrés. Joséphine Cardona, qui a lancé son atelier de prêt-à-porter upcyclé, a évoqué sa passion pour l’entrepreneuriat, tout en soulignant la nécessité d’enseigner les principes entrepreneuriaux dès le plus jeune âge.
Elle fait le constat qu’il est vital d’inculquer aux jeunes l’esprit entrepreneurial, car de nombreux Français vivent d’entrepreneuriat. Cet échange a permis de mettre en lumière les questions d’accès à la formation et à l’information, que de nombreux futurs entrepreneurs jugent cruciales pour leur succès. Le dialogue entre les entrepreneurs et les politiques permet de faire remonter les besoins et d’ajuster les dispositifs proposés.
De l’idée au projet concret
Parmi les témoignages, celui de Ronan Thirot, autrefois fonctionnaire et désormais artisan-luthier, attire l’attention. Son parcours est représentatif de la diversité des profils soutenus par le programme. En se reconvertissant pour réaliser son rêve, il a dû surmonter plusieurs obstacles, renforçant ainsi l’idée que chacun peut trouver sa voie. Son expérience montre qu’avec les bonnes ressources et un accompagnement adapté, il est possible de passer de l’idée à la concrétisation d’un projet.
Le concours Talents des Cités
Un autre événement marquant a été le lancement du concours Talents des Cités, avec des candidatures ouvertes jusqu’au 30 juin 2025. La ministre chargé de la Ville a rencontré des lauréats du passé, tels que Hussein Abou Ghaida, qui a partagé son parcours depuis son arrivée en France en 2011. Entrepreneur à Orléans, il a vu son projet de restaurant proscrire par la crise du COVID-19, mais il a su s’adapter avec un nouveau projet de résidence senior.
Les témoignages comme le sien montrent combien la résilience et l’innovation sont au cœur de l’entrepreneuriat. Le concours Talents des Cités valorise cette dynamique et offre une visibilité supplémentaire aux porteurs de projet. Il vise à encourager les initiatives dans les quartiers prioritaires, tout en rappelant aux acteurs politiques l’importance d’écouter les entrepreneurs et de traduire leurs besoins en actions concrètes.
Le rôle du soutien institutionnel
Cela soulève alors l’importance d’un soutien institutionnel adapté. Les systèmes de soutien, comme le programme Entrepreneuriat Quartiers 2030, travaillent à briser les plafonds de verre qui peuvent freiner l’accès aux ressources pour les entrepreneurs des quartiers. Nicolas Dufourcq, Directeur général de Bpifrance, a mentionné le besoin urgent d’une plus grande inclusion, affirmant que leur objectif est de fournir les outils nécessaires pour entreprendre.
Les actions au niveau local, comme celles menées à Tours, s’inscrivent dans une dynamique d’évolution des perceptions entourant l’entrepreneuriat dans les quartiers prioritaires. Elles encouragent les futurs entrepreneurs à relever des défis en mettant à leur disposition l’information et les infrastructures nécessaires pour réussir.
La dynamique entrepreneuriale à Tours
Tours se positionne donc comme un véritable creuset d’initiatives entrepreneuriales. Au-delà du soutien individuel aux entrepreneurs, il y a une volonté collective de renforcer le tissu économique local. Cette approche collaborative entre les acteurs institutionnels, les associations, et les entrepreneurs eux-mêmes est un élément déterminant pour la pérennité du programme Entrepreneuriat Quartiers 2030.
Les entrepreneurs interrogés partagent un sentiment commun : celui d’une prise de conscience croissante des opportunités offertes dans leurs quartiers. Malgré des défis à relever, ils se sentent de plus en plus soutenus par un écosystème dynamique qui leur permet de se projeter dans l’avenir de manière positive. Ce mouvement vers un entrepreneuriat inclusif est essentiel pour redéfinir l’image des quartiers prioritaires et les perspectives économiques de leurs habitants.
Perspectives d’avenir
Les perspectives d’avenir s’annoncent prometteuses avec l’accroissement des dispositifs conçus pour aider les entrepreneurs. Les initiatives comme les Bus de l’Entrepreneuriat et les CitésLab préparent le terrain pour une nouvelle génération d’entrepreneurs qui pourra innover et contribuer à l’économie locale. À mesure que la cohésion sociale se renforce, l’impact de ces efforts se fera sentir bien au-delà des frontières des quartiers prioritaires.
Les voix des entrepreneurs continueront d’être essentielles pour façonner les programmes à venir, garantissant que les ressources répondent véritablement à leurs besoins. Les succès des projets précédents alimentent la motivation et encouragent d’autres à faire le saut. Ce mouvement collectif a le potentiel de rayonnement et pourrait inspirer d’autres territoires à adopter des initiatives similaires.
Les témoignages de créateurs passionnés et déterminés tels que Huynh Kim Ngan, une autre lauréate ayant ouvert un salon de bubble tea à Bourges, illustrent la richesse et la diversité des propositions entrepreneuriales qui émanent de ces quartiers. Par son parcours, elle incarne le multiculturalisme et le dynamisme économique générés par l’entrepreneuriat.
Dans le cadre du programme Entrepreneuriat Quartiers 2030, les événements récemment marqués par l’inauguration du Bus de l’Entrepreneuriat et du CitésLab à Tours montrent une voie prometteuse pour les futurs entrepreneurs. En facilitant l’accès à l’information, aux ressources et aux réseaux, ces modèles innovants contribuent à transformer la mentalité autour de l’entrepreneuriat dans les quartiers. Les témoignages d’engagement et de réussite suffisent à inspirer une dynamique essentielle pour l’avenir économique de ces zones, où la créativité et la solidarité cohabitent pour favoriser le succès de chacun.
Témoignages sur le programme Entrepreneuriat Quartiers 2030 à Tours
Marie Bernardo, chef de projet CitésLab, témoigne de son engagement envers les porteurs de projets : « Quand on vient des quartiers, on sait qu’il peut être difficile d’accéder à certaines choses. Tout au long de ma vie, j’ai eu l’occasion de croiser des personnes qui m’ont aidée à ouvrir les bonnes portes. C’est cela que j’essaye d’insuffler aujourd’hui au CitésLab. » Son expérience personnelle enrichit son approche, lui permettant de mieux comprendre les défis auxquels sont confrontés les entrepreneurs.
Hocine Hadjab, responsable de la politique de la ville à la DREETS, met en avant la nécessité de soutien pour surmonter l’autocensure : « Les entrepreneurs ont cette capacité à s’entraider et à connaître leur territoire. Toutefois, il y a encore beaucoup d’autocensure dans les quartiers. L’enjeu de ce programme, c’est de passer de l’intention à la création. » Cette perspective souligne l’importance de l’accompagnement dans la concrétisation des projets.
Michaël Saccoman, chef de projet du Bus de l’Entrepreneuriat, raconte son expérience sur le terrain : « C’est un travail d’aller-vers. Il y a beaucoup de personnes qui ont besoin d’être écoutées. On est tout le temps dans le partage et dans l’échange. » Avec 215 dossiers d’entrepreneurs ouverts en un an, il illustre l’impact concret de ce dispositif sur les habitants des quartiers.
Joséphine Cardona, créatrice de l’atelier L’atelier d’Adonis, partage son parcours : « Je ne me reconnaissais pas dans le monde industriel de la mode, alors j’ai décidé de lancer mon propre projet. Je pense que l’entrepreneuriat n’est pas enseigné suffisamment tôt. » Son témoignage met en exergue la nécessité de sensibiliser les jeunes à l’entrepreneuriat dès l’école.
Hussein Abou Ghaida, lauréat du concours Talents des Cités, évoque sa passion pour l’entrepreneuriat : « L’entrepreneuriat est une passion pour moi. Au début de la pandémie, j’ai dû revoir mes projets, mais j’ai trouvé un nouveau chemin avec un projet de résidence sénior. » Son parcours ressemble à celui de nombreux entrepreneurs qui font face à des défis tout en restant déterminés.
Huynh Kim Ngan, également lauréate de Talents des Cités, aborde l’importance du multiculturalisme : « Mon entreprise reflète mon parcours, et je place la proximité au cœur de mon projet. Il est essentiel d’écouter les besoins des habitants. » Son témoignage démontre comment l’entrepreneuriat permet de célébrer la diversité et d’apporter des solutions aux communautés locales.